• Vente de livres d'occasion à Vascoeuil

    Qu’est-ce que je faisais, hier, avenue des Ternes, en ce début d’après-midi, parmi d’autres promeneurs désœuvrés du dimanche. Ah ! ce jour est difficile à vivre. On ne sait par quel bout le prendre.

    J’ai beaucoup aimé les dimanches. Si, à présent, je les aime moins, c’est peut-être que j’en ai trop vu ou bien que, d’une manière générale, je ne sache plus rien aimer autant qu’auparavant, écrit Henri Calet dans ses Poussières de route (Le Dilettante).

    Cet état d’esprit n’est généralement pas le mien, sauf quand celle qui pourrait être là n’y est pas, accablée de travail à Paris et de soucis de logement, la famille dont elle s’occupait des enfants la mettant ignominieusement dehors.

    Une affiche sur la porte de la bouquinerie Le Rêve de l’Escalier m’amène donc ce dimanche matin à prendre ma voiture pour me rendre à une vente de livres d’occasion à la Salle des Fêtes de Vascoeuil, sans grand espoir mais sait-on jamais.

    Arrivé dans le village, j’aperçois une femme, une baguette de pain trop cuit sous le bras, qui rentre chez elle. Je m’arrête pour lui demander où. Son chien se met à hurler.

    -Tais-toi Oswald, hurle-t-elle à son tour.

    Elle m’explique : à droite après la gare (celle-ci désaffectée). Quelques voitures sont garées devant la Salle des Fêtes. L’ouverture est prévue dans un quart d’heure. La porte est ouverte. J’entre et on me dit que je peux rester au chaud, bien que l’on ne soit pas encore prêt. Effectivement, quatre ou cinq vendeurs s’installent. Un autre potentiel acheteur est là, en qui je reconnais l’un de mes condisciples de l’école Anatole-France de Louviers, il y a bien longtemps. Nous ne nous saluons pas.

    Un coup d’œil circulaire me suffit pour savoir que je suis venu pour rien. Je ne vois là que mauvaise littérature et livres dépenaillés

    Avant même l’ouverture officielle, je suis sur la route du retour.

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