• Vernissage de l’exposition Singular Beauty de Cara Phillips et conférence Lolo Ferrari par Zelda Desprats-Colonna à l’Opéra de Rouen

    Rien ne se passe pendant deux semaines pour cause de vacances scolaires et puis ce vendredi soir premier mars, deux évènements se déroulent en même temps : le vernissage de l’exposition Génériques de Samuel Martin à La Ruche de Sotteville-lès-Rouen et celui de l’exposition Singular Beauty de Cara Phillips suivi d’une conférence Lolo Ferrari par Zelda Desprats-Colonna à l’Opéra de Rouen. J’opte pour l’Opéra où j’arrive à l’ouverture des portes. Il est dix-huit heures.

    Seules huit photos de Cara Phillips sont présentées quatre par quatre face à face, un accrochage sommaire qui permet néanmoins de découvrir cette série Singular Beauty que la photographe new-yorkaise a consacrée aux salles d’opération de chirurgie esthétique, images froides de lieux à la potentialité inquiétante.

    Je prends un verre de vin rouge, grignote deux trois petites choses, tandis qu’en arrière-fond se fait entendre la répétition de l’opéra Lolo Ferrari et que peu à peu arrive la fine fleur des abonné(e)s, ce qui finit par faire un public assez nombreux lorsque Zelda Desprats-Colonna, jeune femme à l’allure gothique, photographe, cinéaste, doctorante en Sciences de l’Art, prend la parole pour sa conférence.

    A partir du cas Lolo (vingt-cinq opérations, cent huit centimètres de tour de poitrine, trois kilos d’implant dans chaque sein) et images à l’appui, elle évoque « la chirurgie comme métaphore de l’art » et le « genre post humain », s’appuyant d’abord sur des artistes (Gina Pane, actionnistes viennois, Orlan) puis sur des cinéastes (de Franju à Almodovar) et sur des séries. Parmi ces dernières, Nip/Tuck dont elle nous montre un extrait bien sanglant. Sa conclusion tourne autour de Barthes qui disait que l’image de soi c’est ce dont on est précisément exclu. On applaudit et quelques questions sont posées. J’en aurais bien une mais elle sort du cadre, sur le public de ce Nip/Tuck : qu’est-ce qui fait que certain(e)s prennent du plaisir à regarder ces atrocités ?

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    Lolo Ferrari, l’opéra, comme on pouvait s’y attendre fait frétiller les médias et pas les meilleurs. Frédéric Roels, Directeur de la Maison et librettiste, a ainsi été approché téléphoniquement par le Bouvard de Airtéhelle et ses graveleux acolytes, indique le site de Paris Normandie dans un article non signé dont la conclusion est gratuitement méchante : « Malgré la mention « création mondiale », le spectacle risque cependant de ne pas connaître la notoriété de son sujet. Avec un compositeur d’aujourd’hui – Michel Fourgon – peu connu du public normand, seuls les curieux ont pour l’instant réservé leur place. Et d’ordinaire friand de coproductions, l’Opéra de Rouen n’a pas trouvé de partenaires pour espérer faire « tourner » cette Lolo Ferrari hors de Normandie. »

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    Voulant savoir qui est Cara Phillips, celle qui travaille à New York se renseigne via Internet et surprise, elle découvre que la très jolie fille, prénommée Cara elle aussi, assise à côté d’elle dans l’avion qui la menait aux Etats-Unis est une mannequin qui a posé pour la photographe de Brooklyn.

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