• Vernissage de Weather Reports à l’Ecole des Beaux-Arts de Rouen

    Le festival Normandie Impressionniste passe aussi par l’Ecole des Beaux-Arts de Rouen, bien obligés les pauvres, moyennant quoi Paris prête ses œuvres à la province (la galerie Emmanuel Perrotin, celles de Martin Oppel et la galerie Thaddaeus Ropac, celles de Lori Hersberger) et on expose ça sous le titre Weather Reports : « Evocation du temps et de ses perceptions, Oppel et Hersberger mettent en commun leurs travaux sur la lumière, les formes et les couleurs en peintures et sculptures » explique le dépliant publicitaire « Rouen, un été impressionnant ». J’y suis ce jeudi pour le vernissage.

    Je connais l’œuvre de Lori Hersberger pour l’avoir déjà vue non à Paris mais à Lyon. Cela s’appelait alors Phantom Studies et côtoyait l’exposition Kendell Geers au Musée d’Art Contemporain. J’en découvre l’auteur, sympathique ludion occupé à photographier les reflets de ses peintures acryliques sur l’immense miroir brisé qui recouvre le sol de la première salle. Finalement, j’aime assez ça, le côté violent de la chose, mais pas du tout ses peintures dont la plus grande me rappelle fâcheusement celles faites par un prêtre coréen exposées dans la Cathédrale de Rouen.

    Pour ce qui est des œuvres de Martin Oppel, je vois de loin que ça ne va pas m’intéresser. La présence dans cette deuxième salle de Laurence Tison, adjointe à la Culture, m’empêche de m’en approcher. S’il est une chose dont j’ai peu envie, c’est d’être présenté à un politicien(ne).

    Jacques-Sylvain Klein, commissaire général du festival Normandie Impressionniste est là aussi mais doit partir. Il a quand même le temps d’expliquer à Lori Hersberger (qui n’entend guère le français) en quoi il est un digne continuateur des Impressionnistes.

    On n’échappe pas aux discours, celui de l’adjointe à la Culture qui brode sur l’Impressionnisme et ses suites et termine en souhaitant une médiation entre l’art contemporain et le public (autrement dit : on n’y comprend rien, il faut qu’on nous explique), celui de François Lasgi, directeur de l’Ecole, qui fort opportunément (s’appuyant sur Boulez) règle leur compte à tous les mouvements artistiques néo ceci néo cela, régressif retour à la matrice, dit-il, enfin celui que refuse de prononcer Catherine Schwartz, commissaire de l’exposition Weather Reports.

    Dehors le ciel s’obscurcit, pas besoin de bulletin météo pour savoir qu’il risque de pleuvoir. Avant l’éventuelle averse, je bois un verre de cidre et mange des trucs en matière indéfinissable. Le formidable festival n’améliore pas l’ordinaire à l’Ecole des Beaux-Arts de Rouen.

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    Déjà raconté dans ce Journal comment j’ai signé L’Appel du 18 Joint de Libération dans les années soixante-dix du siècle précédent. Le Collectif d’Information et de Recherche Cannabique propose aux p’tits jeunes de faire de même aujourd’hui. On avance, c’est sûr.

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    Au hasard de mes pérégrinations sur Fessebeuque (comme le prononçait une journaliste américaine l’autre semaine sur France Cul), je trouve ceci, qui me plaît bien, de Maurice Blanchot : La réponse est le malheur de la question.

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