• Visite privée du Cloître des Pénitents de Rouen avant qu’il ne soit vendu au privé

    Dimanche matin, après un petit tour au marché du Clos et l’achat d’une paella toute faite pour mon repas familial du soir, je propose à celle qui me tient la main de profiter du temps quasi printanier par une balade en ville. Elle choisit de nous diriger vers le Robec.

    Rue Saint-Hilaire, je lui montre le Cloître des Pénitents (autrefois couvent) qu’Alain Le Vern, Président socialiste du Conseil Régional, veut vendre au privé. L’architecture de ce magnifique bâtiment mêle harmonieusement l’ancien et le contemporain. C’est pour quelque temps encore le siège de l'Agence Régionale de l'Environnement en Haute-Normandie. La grille est ouverte. Une réunion dominicale se tient dans l’une des ailes. Profitons-en pour faire une visite privée. Elle pousse la porte. Nul n’est là pour nous arrêter. Un avertissement mural nous annonce que nous sommes filmés. Qu’importe, nous montons au premier étage, entrons dans une salle de réunion vide, découvrons un nombre de chambres impressionnant (dévolues à qui ? mystère). Nous voici bientôt au deuxième étage où se trouvent encore des chambres (jusqu’au numéro cinquante-huit). Nous entendons du bruit dans l’une d’entre elles.

    -Tu ne fais pas de photos ?

    -Non, les vitres sont trop sales, me répond-elle.

    Il s’agit de baies vitrées incluses dans la toiture du bâtiment. On ne peut les ouvrir donc on ne les lave jamais. Nous snobons le centre de documentation, redescendons et allons voir le bar, plutôt attrayant, avec de grosses lampes de plafond comme les aiment les architectes (me dit-elle) mais personne pour nous servir. Une exposition sur les champignons occupe une partie du rez-de-chaussée. Parmi ceux-ci, un seul intéresse celle qui m’accompagne : le phallus impudicus. Nous finissons par le trouver.

    Avant que nous quittions les lieux et allions retrouver le paisible Robec, elle photographie l’escalier, partie basse ancienne en bois, partie haute moderne en métal, puis l’ensemble du bâtiment (et moi-même) depuis le cloître herbeux.

    -Il faudrait mettre des étudiants dans ce bâtiment, me dit-elle.

    Personnellement, j’y verrais bien les élèves de l’Ecole des Beaux-Arts, tellement à l’étroit dans l’aître Saint-Maclou qu’ils risquent de détruire par le feu à tout moment, le fer à souder ne faisant pas bon ménage avec l’architecture à pans de bois.

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    Durant cette promenade, nous nous arrêtons aussi rue Eau-de-Robec devant le restaurant africain Mbongo fermé depuis le quatre janvier pour cause d’expulsion, avis d’huissier collé sur la vitre, avec le nom des personnes concernées, leur faisant encourir l’opprobre des passant(e)s, défense d’entrer sous peine de je ne sais quoi. A l’intérieur, les tables sont mises.

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    Autre arrêt près de la Croix de Pierre devant la pharmacie désaffectée où devait ouvrir vers le quinze novembre la cantine bibliothèque de la société civile immobilière Le Communisme Gustatif. Les travaux sont loin d’être terminés, les lieux encombrés. S’agit-il d’un abandon ?

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