• Course un peu partout à la recherche d’un téléphone, des écouteurs dans les oreilles écoutant France Culture où j’apprends que Sarko (le fat sot) a annoncé sa candidature à la présidentielle dans les journaux régionaux. Il y a une semaine, Sarkolène (la pure hautaine) avait ses meilleurs scores d’élection interne dans les régions. Un seul slogan pour tous les deux: Travail Famille Région.

    Passage par la rue du Petit Salut, une bande de jeunes vêtus de rouge marqué Sidaction, collés contre un mur et se faisant remonter les bretelles par un gros barbu, un cautche comme on dit maintenant, sorte de gourou chargé d’électriser ses troupes: Si ça ne vous intéresse pas plus que ça, je vous autorise à rester chez vous, éructe-t-il. Ça n’a pas l’air rose tous les jours dans la charité publique.

    Un peu plus loin, rue Alsace-Lorraine, une femme à son compagnon: Donne-moi une bonne raison d’avoir confiance dans l’avenir. Il ne trouve rien à lui répondre.

    Finalement, traversée de la Seine et achat du téléphone chez Leclerc à Saint-Sever, le mien en panne depuis longtemps, toujours j’ai remis au lendemain la corvée de le renvoyer au fournisseur, me décidant soudain ce matin, pour découvrir que la garantie est échue depuis quatre jours et que je peux donc m’asseoir dessus, c’est dire qu’aujourd’hui s’il y a quelqu’un qui m’énerve, c’est bien moi.

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  • Cette chanteuse un peu oubliée, Catherine Lara, à qui un journaliste demandait ce qu’elle regardait en premier chez un homme et qui avait répondu : Sa femme. On me demanderait ce que je regarde en premier chez une femme, je ne pourrais répondre autre chose que : Sa fille.

    Majeure, évidemment, cette fille. Que la brigade des mœurs reste assise.

    Bien jalouse, le plus souvent la mère, de sa fille qui s’émancipe, s’ouvre à la vie et rentre à la maison avec un grand sourire et les lèvres gonflées, alors qu’elle, la mère, voit le monde se réduire à peau de chagrin, bientôt ridée et flétrie, sa vie devenue ennuyeuse et son mari oublieux, préoccupé uniquement d’écran plat ou de voiture qui va vite, lecteur de L’Equipe, une bière à la main. Se morfondent ces mères, tournent en rond et à vide.

    Peu d’entre elles résistent à la tentation. Finissent quasiment toutes par entrer dans la chambre de leur fille, y lisent son courrier ou son journal intime. Tout cela lamentable et tellement prévisible.

    Mais que font les hommes qui aiment les femmes matures ? Qu’ils cherchent un peu celles à qui il manque un amant et qu’ils s’occupent d’elles. Qu’ils baisent les mères pour qu’elles fichent un peu la paix à leur fille.

    A cela je pensais, hier après-midi, au soleil, une demi-lune dans le ciel bleu, en terrasse au Marégraphe, lisant alternativement Histoires de peintures de Daniel Arasse et Le Journal du séducteur de Sören Kierkegaard.

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  • Qu’on ne compte pas sur moi, qui ne suis cependant pas un adepte de la fumette, pour aller faire le badaud ce mercredi à l’Armitière où un certain professeur Jean Constentin dédicacera son livre Halte au cannabis ! publié aux éditions Odile Jacob.

    Comme cette librairie rouennaise est tombée bas depuis qu’elle a changé de propriétaire. Promouvant tous les best-sellers et autres niaiseries commerciales. Plébiscitant les ouvrages de développement personnel du genre Comment maigrir sans effort tout en se faisant des amis dans le chaubise. Employant des vendeuses qui appellent à l’aide leur ordinateur quand on leur parle d’Elfriede Jelinek ou d’Antonio Lobo Antunes. Accueillant pour finir ce croisé anti-joint. Que de chemin parcouru vers la morale bourgeoise et la niaiserie ambiante.

    Comme est loin la petite Armitière des années soixante-huit et suivantes, rue des Ecoles, avec ses tables consacrées au féminisme, aux énergies douces, à la révolution et à la contre-culture.

    C’est là-bas, je crois bien, que j’ai acheté ce manuel de jardinage québécois sobrement intitulé L’Herbe publié par Le Petit Planteur Entêté aux éditions Nowhere Press, un ouvrage que j’ai parfois photocopié pour certaines qui avaient un petit lopin de terre.

    Le vent a tourné. Comme le montre l’invitation faite par l’Armitière au professeur Constentin. Mais la terre est encore fertile.

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  • Mozart au Conservatoire donnait sa sérénade Gran Partita hier soir par le biais de professeurs et de grands élèves réunis en orchestre de chambre, c’était un peu trop sage et appliqué, scolaire pour tout dire, ce qui était prévisible. Public habituel du Conservatoire, composé en partie des familles des élèves musiciens venus admirer leur progéniture.

    Mais pourquoi diantre certaines jugent-elles utile d’amener là leurs moutards de bas âge. Cette femme avec sa fille de sept ou huit ans et le petit frère de trois ans, le père pas là, retenu par de plus sérieuses occupations ou bien définitivement disparu après avoir participé à l’éclosion de ces deux petites graines de musiciens. L’aînée joue avec son programme, semble s’ennuyer à mourir, déjà qu’elle doit supporter les cours de solfège et d’instrument le mercredi, le benjamin gigote et gémit, devrait être couché depuis longtemps, n’y a-t-il donc plus de baby-sitter à Rouen? Il doit être dans un bel état aujourd’hui à l’école, chouinant et trépignant sans cesse, c’est au tour de l’institutrice ou de l’instituteur d’avoir droit à une belle sérénade.

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  • Allez-y les cafetiers, n’hésitez pas, bientôt les clients ne pourront plus fumer dans vos établissements et vous risquez d’y perdre quelques picaillons, alors ne tergiversez pas, installez-les vos terrasses chauffées, vous y parquerez les fumeurs et ferez claquez le tiroir-caisse, après avoir un peu augmenté le prix des consommations car bien sûr ce n’est pas à vous de les payer, ces appareils de chauffage fixes ou escamotables.

    Oui vraiment, allez-y les cafetiers, ne vous gênez pas, la planète n’a pas encore assez chaud aux fesses, il reste encore un peu de neige au sommet du Kilimandjaro.

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  • Passé devant la cathédrale, hier dimanche, revenant de la rive gauche, vers dix-sept heures, parvis encombré de boutiques en bois, pâle copie d’un marché de Noël des contrées du Nord ou de l’Est, occasion supplémentaire pour les commerçants de s’en mettre plein les poches. Entré dans la cathédrale où se tenait un concert à l’occasion de l’ouverture de ce marché. Plus une place pour s’asseoir. Bien plus grand succès que la messe dominicale du matin. Au programme: Tableaux d’une exposition de Moussorgski. La version orchestrée par Maurice Ravel. Jouée par un ensemble de cuivres. Pas resté. Trop de cuivres nuit au plaisir de l’ouïe.

    Rive gauche, près du jardin des Plantes, avais déjeuné alsacien, invité à la dégustation d’un baeckeoffe accompagné de riesling. J’ai offert à l’hôtesse le Manuel de survie de David Borgenicht, elle en aura besoin ayant de multiples activités professionnelles et extra professionnelles et étant de surcroît mère d’un adolescent. Elle saura désormais faire face à un taureau qui charge, passer d’une moto à une voiture en marche, sauter du toit d’un immeuble dans un conteneur et se montrer à la hauteur de moult autres événements imprévus. David Borgenicht est également l’auteur du Petit livre des questions stupides, à bon entendeur salut.

     

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  • Un p’tit tour samedi soir au théâtre du P’tit Ouest pour y entendre Lola Lafon et son groupe Leva, du folk électro balkanique, c’est elle qui le dit. Blonde, coiffée et habillée comme la fille du coin de la rue, une robe sur un pantalon, des baskets rouges, une jolie voix quand elle chante une ballade, moins jolie quand cela devient rock, un répertoire politico-féministe, en français, roumain et bulgare. Elle vient de par là, elle en a connu de sévères, elle sait de quoi elle parle quand elle dénonce les violences faites aux femmes dont c’est la journée (comme on dit) ce vingt-cinq novembre. Petit public car petite salle, mais beau succès. Egalement pour les musiciens, un très bon accordéoniste notamment.

    Lola a écrit un livre aussi : Une fièvre impossible à négocier publié chez J’ai lu. Je l’ai parcouru à la Fnaque. Une histoire qui se passe dans le monde de l’ultra gauche radicale. Ça n’a pas retenu mon attention. Mais j’aime bien son titre. Alors je l’ai lu plusieurs fois. Le titre.

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  • Dans Libération, l’autre jour, une « publicité » (c’est écrit ainsi en haut de la page) payée par Globe for Darfur, une hohennegé (Organisation non gouvernementale) qui entend sensibiliser le public aux atrocités commises au Darfour. On ne peut qu’approuver l’initiative. Même si on se demande en quoi on peut être utile pour arranger les choses.

    Dans cette « publicité », la phrase suivante: «En trois ans, quatre cent mille hommes, femmes et enfants innocents ont été tués » Innocents ! Comment ces quatre cent mille hommes, femmes et enfants auraient-ils pu ne pas l’être, innocents ? Ils et elles sont tous morts, c’est bien suffisant comme horreur, pas besoin de les enduire d’innocence.

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  • Ce vendredi soir, hier donc, arrivée à dix-sept heures trente dans la grande galerie de l’école des Beaux-Arts pour le vernissage de l’exposition Bon Voyage associant des artistes issus des écoles d’art de Rouen et de Hanovre. Certaines œuvres bien intéressantes mais trop de monde pour les bien voir.

    Discussion en anglais approximatif avec l’une des artistes allemandes qui souhaite confier son œuvre, une valisette, à charge de la faire voyager et d’en rendre compte, hélas payante la valisette.

    Comme il s’agit de fêter le quarantième anniversaire du jumelage entre les deux villes, les officiels arrivent et l’adjointe au maire chargée de la culture commence à discourir, il est temps de partir.

    Remontée de ville, jusqu’en haut de la rue Beauvoisine, galerie Duchoze, pour le vernissage de l’exposition de peinture et de dessins de Vladimir Velickovic, en présence de l’artiste né à Belgrade en mil neuf cent trente-cinq et ayant été témoin dans son enfance des atrocités commises par les nazis en Yougoslavie.

    A l’étage de la galerie des corps peints ou dessinés. Dépecés, décapités, mutilés, pendus à des gibets ou à des crochets. Des scènes de torture dans un univers sombre seulement éclairé de taches et d’éclaboussures rouges ainsi que d’un bleu évoquant des chairs meurtries.

    Au rez-de-chaussée, des paysages désolés aux  horizons bouchés, peuplés de corbeaux, posés sur un fil ou sur le sol, charognards semblant attendre qu’on leur livre les corps dépecés de l’étage.

    Public varié, de tous les âges. Un quinquagénaire barbu, rougeaud et ventripotent s’affale sur un canapé.

    -Eh bien, il y en a des gamines ici aujourd’hui, commente-t-il.

    Sont visées: une beauzarteuse et des lycéennes appliquées en art ou en arts appliqués, c’est comme on veut.

    J’en connais une beaucoup et les autres un petit peu. Discussion sur l’œuvre de Velickovic. Tout le monde très intéressé, entre attraction et répulsion. On trinque avec nos verres en plastique. Vin rouge ou vin blanc. On ressort forcément de là un peu pompette.

    Juste le temps de glisser en métro jusqu’au théâtre des Arts où le festival  Automne en Normandie propose le spectacle La Cité Radieuse dansé par le Ballet de Marseille, une chorégraphie élaborée sous la direction de Frédéric Flamand avec l’architecte Dominique Perrault pour la scénographie. Un dispositif d’écrans de mailles et de tissus métalliques manipulés par les danseurs et relayé par un système sophistiqué de caméras projecteurs donnant des perspectives inattendues à partir de points de vue simultanés. Une utilisation de la vidéo bien plus intéressante que celle que l’on voit trop souvent dans les galeries d’art. On quitte les lieux, ayant passé une bonne soirée.

    Retour à la maison, par les rues piétonnières, chantant l’un des airs musicaux de cette Cité Radieuse : «Danse, la nuit est tiède et tu es belle… Perfidia, personne ne connaît ton nom, dans un rayon de lune, tu balances tes hanches au rythme profond...

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  • Je m’étonne à la poste d’une augmentation de plus de huit pour cent du timbre à destination de l’Europe, passé de cinquante-cinq à soixante centimes.

    -Tout augmente, me répond le postier.

    -Ah bon, votre salaire vient d’augmenter de huit pour cent?

    Il ne répond rien. Il a peut-être l’ordre de ne pas polémiquer avec les clients (comme on dit désormais dans le service public). Ou alors il se sent tenu à l’obligation de réserve qui fait de la plupart des fonctionnaires des muets. Ou alors il ne sait pas compter. Ou alors il pense que pour contester une augmentation de cinq centimes, il faut être un peu timbré.

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