• Une belle réussite, vraiment, que ce deuxième tour d’élection présidentielle, un duo souhaité depuis longue et triste lurette par Téhèfun, Le Monde, Libération, l’institut de sondage Céhessa et autres manipulateurs d’opinion, l’autoradio réglé pour entendre ça le dimanche soir sur la seule station de radio audible sans antenne (un voyou me l’a volée) à Guidel en Bretagne, vite fait arrêté après l’annonce du fatal résultat : Sarko le fat sot contre Sarkolène la pure hautaine.

    Plus qu’à voter pour celle-ci contre celui-là avec des gants virtuels pour ne pas me salir, comme je l’ai déjà fait, il y a cinq ans, contre le F-Haine pour celui qui nous sert encore de président.

    Et pour quel résultat ?

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Au lycée Camille Saint-Saëns, à l’heure d’ouverture du bureau de vote, je glisse dans l’urne le bulletin portant le nom du Bayrou de secours, non pour ses idées (si j’avais choisi au moins loin de mes idées, cela aurait été Besancenot), mais avec l’espoir qu’il élimine Marie-Ségolène, son parfum d’eau bénite et ses fantaisies militaires, et donc pour avoir au second tour un candidat capable de battre l’effrayant Sarko.

    Ensuite, je file en Bretagne et advienne que pourra...

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Au lit avec elle, petit moment de lecture à voix haute, je pioche au hasard dans le volume trois des Papiers collés de Georges Perros.

    Des choses comme ça :

    La politique, ce devrait être résister à tout ce qui risque de dégrader l’homme dans son milieu intégral –mon voisin d’abord- sans référence aucune. Autrement dit, il est à peu près interdit d’en faire pour devenir député. Mais d’en vivre. De vivre cette résistance, oui. Avec les inconvénients qui s’ensuivent.

    Et aussi :

    Je ne suis ni de droite ni de gauche. Je suis dans la merde. Ça ne porte pas toujours bonheur.

    On parle de ce qu’on va faire demain, quel bulletin on va mettre dans l’urne pour les présidentielles. Il y a quelques jours, elle voulait Besancenot. Elle me dit maintenant qu’elle pense faire comme moi. Ça m’ennuie. Je n’aime pas influencer qui que ce soit. Elle me dit qu’il ne s’agit pas de cela, qu’elle est arrivée à la même conclusion par son propre raisonnement.

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Après Laurent Joffrin, directeur de Libération, c’est au tour de Jean-Marie Colombani, directeur du Monde, d’appeler ses lecteurs à voter Royal/Sarkozy et surtout pas autre chose.

    Ces deux-là ont tout intérêt à la victoire de l’une ou de l’un. Leurs journaux ont de vagues idées de gauche et d’authentiques financiers de droite pour les renflouer à chaque nouvelle perte de lectorat. Cela suffit à leur faire oublier qu’un quotidien doit donner à ses lecteurs des informations et non des injonctions.

    Partager via Gmail Yahoo!

  • A pied, sous le soleil, jusqu’au Fonds Régional d’Art Contemporain qui expose les photos de Bill Jacobson, tout ce qui est flou au rez-de-chaussée, tout ce que est net à l’étage.

    Au net des détails de la vie quotidienne car, nous dit le dépliant explicatif, « la moindre chose relève d’une gamme d’émotions humaines très profondes », oui, oui…

    Dans le flou, des scènes de la vie urbaine, il s’agit de faire réfléchir à la déperdition d’informations, cela me fait songer à certaines des images du Manuel de la photo ratée de Thomas Lélu.

    De l’étage, le soleil, par la verrière, éclaire l’une des photos floues du rez-de-chaussée. Au prix de quelques acrobaties, je photographie l’ombre projetée de celle qui m’accompagne sur l’œuvre de Jacobson et elle fait de même pour la mienne, ce sont là les prémices d’un nouveau mouvement artistique que nous décidons d’appeler OverBill.

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Un crétin bien habillé se présente à la patronne du café-restaurant :

    -Je suis le représentant de la maison Taittinger et je viens vous parler de mon champagne.

    Tu parles ! Crétin bien habillé, tu n’es pas le représentant de la maison Taittinger, tu es employé par la maison Taittinger pour vendre son champagne qui n’est en aucune façon le tien. Et si tu ne vends pas assez de ce champagne, crétin bien habillé, elle te mettra dehors la maison Taittinger.

    Toi qui es toujours sur la route, tu devrais dans ta voiture écouter en boucle l’amer constat de Raoul de Godeswaervelde : Tu n’es jamais qu’un employé/ Un traîne-misère, un salarié/ Malgré tes habits du dimanche…

    Partager via Gmail Yahoo!

  • J’en apprends une belle : voici les motards obligés pour toute balade en groupe de faire connaître leur itinéraire aux autorités deux mois avant la date de leur escapade.

    Je subodore qu’il en sera bientôt de même pour les cyclistes qui pédalent en bande organisée puis pour les randonneurs pédestres qui arpentent les campagnes en troupeau et pourquoi pas pour les trains de poussettes peuplées de bambins convoyés par les assistantes maternelles.

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Ça l’affiche mal titre subtilement Rouen Magazine (directeur de publication : Albert (tiny), maire) dans son numéro deux cent soixante-trois, pour un article d’une colonne consacré en vrac aux affiches et aux graffitis.

    « L’affichage libre est strictement réglementé » peut-on y lire, délicieux oxymore qui définit bien la liberté telle que les gouvernants l’envisagent à Rouen comme ailleurs. Toute affiche annonçant une manifestation et collée ailleurs que sur les panneaux officiels (très peu nombreux et placés hors des lieux les plus fréquentés) est photographiée par les services municipaux et les organisateurs de ladite manifestation sont condamnés à une amende de quinze euros par photographie. Et toc !

    S’ensuit, dans cet articulet, un couplet d’autosatisfaction à propos des graffitis qui seraient « en nette diminution » depuis qu’une équipe de six agents, mise en place par l’actuel maire, s’occupe de les faire disparaître. Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, je conseille à Albert (tiny) et à ses agents de se déplacer à pied en ville. Et à passer, pour n’évoquer que l’hyper centre, rue Sainte-Croix-des-Pelletiers ou rue des Bons-Enfants ou rue Saint-Nicolas ou rue des Chanoines ou, mieux encore, rue du Petit Mouton (où les murs sont entièrement couverts de graffitis jamais nettoyés depuis des années), cela les rendra un peu plus modestes.

    Partager via Gmail Yahoo!

  •  Elle me raconte qu’il y a quelques jours une quinzaine de lycéens s’est présentée à la porte d’un bar du soir rouennais, bien connu pour ses concerts de musique rock ou electro, et que le filtreur à l’entrée ne voulait laisser entrer que douze des quinze assoiffés, un choix qu’il ne se risquait pas à expliquer, se contentant d’être très clair, ne s’exprimant pas en latin. Les trois refusés étaient de type maghrébin.

    -Jamais plus je ne mettrai les pieds dans ce bar, ajoute-t-elle.

    Ce qui la choque, ce n’est pas seulement cet acte de racisme, c’est qu’aucun des quinze lycéens n’ait émis la moindre protestation.

    -Qu’est-ce que vous avez fait ? leur a-t-elle demandé.

    -Rien, ont-ils répondu. On est allé boire un verre ailleurs.

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Plein soleil à Rouen dès potron-minet mais à la sortie de la ville les phares allumés sur l’autoroute puis sur la départementale pour cause de brouillard, vivre à la campagne ne permet pas aujourd’hui de voir le soleil avant dix heures et Saint-Saëns, parcouru d’un ruisseau dont j’ignore le nom, a encore froid quand j’y arrive.

    Je suis là pour le vide-grenier organisé sur la place du village et fort déçu de ce que j’y découvre, les vieilleries de la campagne étant plus vieilles que celles de la ville.

    Face à l’Hôtel de Ville, contre le mur de l’église, sont posés les douze panneaux électoraux réglementaires. Le douzième est trois fois plus large que les autres et a ainsi permis le collage de trois affiches du candidat numéro douze. Trois fois la tronche de ce fat sot de Sarko, ça donne envie de quitter Saint-Saëns trois fois plus vite et me voici à Bonsecours sur les hauteurs et au soleil pour un second vide-grenier plus attrayant que le précèdent.

    Bien qu’il ne soit que neuf heures et demie, la foule est au rendez-vous sur la grand place près de la basilique. Familles à poussettes, couples à chiens, encombrement garanti, de quoi faire bondir mon taux de misanthropie, jusqu’à ce que je découvre un gisement de cédés de musique colombienne à un euro pièce.

    Je propose à la vendeuse de lui en échanger six contre un billet de cinq euros et elle est d’accord, c’est dire cumbia je suis content quand je reviens à la maison.

    Partager via Gmail Yahoo!





    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires