• Concert de nouvel an, hier après-midi au Zénith par l’orchestre de l’Opéra de Rouen et ses invités: les musiciens tziganes de Kosice. Le Zénith, cette salle à dimensions inhumaines, mais il fallait bien ça pour accueillir la musique des Strauss père et fils. Et bonne idée de jouer également la Deuxième rhapsodie roumaine de Georges Enesco et d’avoir convié à la fête les musiciens tziganes roumains, cela le jour même de l’entrée dans l’Union Européenne de la Roumanie et de la Bulgarie (à propos de cette dernière, j’en connais une qui doit être bien contente).

    Le beau Danube bleu en bouquet final et, à l’appel d’Oswald Sallaberger, l’audace d’une valse aussi maladroite que bien accompagnée, tous les deux en vedette dans cette grande salle du Zénith et, ma foi, fort applaudis, l’année deux mille sept commençait bien.

    Partager via Gmail Yahoo!

  •             Eh bien, puisque c’est le jour pour cela, faisons un vœu, sous forme de suggestion au maire de Rouen, Albert (tiny), et à sa majorité municipale, une proposition que l’opposition ne pourra que soutenir.

    Ce vœu : Que les cabanons ayant servi aux marchés de Noël devant la cathédrale et l’église Saint-Sever soient laissés en place et ouverts aux hommes sans abri désirant y passer la nuit et même la journée. Cela tant qu’on ne leur aura pas trouvé un logement correct.

    Les autorités religieuses, qui ne trouvent pas anormal que les parvis des églises soient accaparés par les marchands pendant un mois chaque année à l’époque de Noël, devraient voir cela d’un assez bon œil, non ?

    Partager via Gmail Yahoo!

  •             Dernier marché de l’année deux mille six au Clos Saint-Marc. Peu de vendeurs installés et petite affluence, à l’heure matutinale où je m’y pointe. Je m’attarde à l’étal d’un brocanteur, vendeur d’une poignée de livres jetée sur le sol. Il discute avec une connaissance à lui.

                -Il y en a qui réussissent avec le livre, lui dit-elle.

                -Oui, mais attention, c’est pointu le livre, lui répond le professionnel.

                Elle raconte alors l’histoire d’une amie à elle qui a mis en vente un livre sur Internet, et alors ça a monté, ça a monté… Même qu’elle est allée rechercher des livres qu’elle avait donnés à une de ses amies, qui devaient partir en Roumanie, ces livres… Pour les vendre sur Internet.

                Anecdote édifiante, où se mêlent pas mal de fantasmes et un bel exemple de générosité.

                Suis rentré sans un livre, mais avec une baguette de pain « tradition ».

    Partager via Gmail Yahoo!

  •             France Culture franchit bien le passage deux mille six deux mille sept avec une flopée d’émissions consacrées à Robert Walser (mort dans la neige, il y a cinquante ans, le soir de Noël, etc.). Le trente et un décembre à quatorze heures Pour Robert Walser, ensuite tous les jours de la première semaine de l’année nouvelle à quinze heures quarante Robert puis à vingt-deux heures quinze Walser forte, Walser piano. Pour le programme détaillé, voir le site Internet de ladite.

                Un bienfait que cette radio publique sur laquelle on peut se caler jour et nuit. Bien heureux de payer chaque année une redevance pour financer cet îlot d’intelligence dans l’océan de crétinerie.

    Partager via Gmail Yahoo!

  •             Le nombre de bouffons et de bouffonnes que l’on croise à l’Espiguette certains jours ! Capables de mener pendant une heure des conversations navrantes. Au premier plan, une bande de skaiteurs amenés là par la boutique d’à côté et englués dans leur humour de pompiers et leurs échanges tribaux. Pas loin derrière, des filles qui se vantent de leurs soirées beauferies avec télévision dans le salon, serpentins et chapeaux en carton.

                Passer sa jeunesse de cette façon, avant d’être dans quelques années, accouplés et chargés de moutards, filant sur les rails, dans une société sarkosée ou sarkolènisée, vers la catastrophe climatique, la pénurie de matières premières et le terrorisme répandu, c’est un sort qu’on ne peut guère leur envier.

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Allons bon, plus de la moitié des Français croient que l’Euro est une mauvaise chose, responsable des hausses de prix, et veulent revenir au Franc. Il faut voir un peu plus loin que le bout de son nez.

    Si le petit café expresso est passé de cinq ou six francs à un euro vingt ou un euro quarante, est-ce la faute à l’Euro ? Non, c’est le cafetier qui a profité de l’occasion pour se remplir les poches.

    Idem pour le pain et le boulanger.

    L’un et l’autre et quasiment tous les commerçants ont profité de l’aubaine, y compris l’Etat quand il vend ses timbres poste. C’est facile, on continue à augmenter ses prix de cinq ou dix centimes, comme au bon vieux temps du Franc, en oubliant opportunément qu’avec l’Euro l’augmentation est multipliée par six et demi.

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Déjeuner au Marégraphe, à la table soixante-seize, celle qui a la meilleure vue sur la Seine, ses ponts anciens et nouveau, ses grues décoratives ou en fonction, ses péniches rares. Au menu, assiette d’entrées froides et biche sauce civet, un petit vin blanc en accompagnement.

    Retour par le quai dans la froidure d’hiver, ciel brumeux et nombreuses fumées d’usines à l’horizon. Quelques coureurs et quelques patineurs à roulettes inspirent à pleins poumons les particules délétères contenues dans l’air pollué. On appelle cela faire du sport. Mieux vaut pour sa santé choisir la petite sieste.

    Partager via Gmail Yahoo!

  • C’est indéniable et il suffit de se balader dans les rues du centre de Rouen pour le vérifier, le chapeau revient sur la tête des hommes de cinquante ans de la classe bourgeoise. Exactement le genre de chapeau qu’on voyait sur de très nombreuses têtes au temps où la France était partagée en zone occupée et en zone dite libre. Ce chapeau que le Mythe Errant persista à poser toute sa vie sur son auguste chef.

    Qu’un chapeau à relents pétainistes apparaisse et se répande l’année du duo Sarko (fat sot) Sarkolène (pure hautaine), est-ce coïncidence ou mauvais présage ?

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Passé une partie de ce jour de Noël deux mille six à lire Les enfants Tanner de Robert Walser, écrivain suisse, auteur également de L'Institut Benjamenta, de La promenade et de La rose.

    Deux phrases qui en disent long sur l’auteur :

    « Une petite tristesse qui ne se laissait pas oublier le tenait prisonnier mais elle allait bien avec le ciel léger, serein et un peu trouble. »

    « Tout cela pour illustrer le fait qu’à mener cette vie de fainéant on devient bête. »

    Dans ce roman, Les enfants Tanner, écrit en mil neuf cent sept, également cette scène : « Parvenu à peu près au milieu de son ascension, Simon vit brusquement un jeune homme endormi dans la neige en travers du chemin. (…) Qu’est-ce qui pouvait avoir conduit cet homme à s’étendre ici dans la neige par ce froid mordant et à un endroit de la forêt aussi étrangement choisi. (…) Il était mort de froid ici, certainement,  et il devait y avoir pas mal de temps qu’il gisait sur le chemin. »

    En mil neuf cent trente-trois, Robert Walser est entré comme pensionnaire dans une clinique psychiatrique où il est resté jusqu'au jour de Noël mil neuf cent cinquante-six. Ce jour-là, quittant la clinique pour se promener dans la neige, il marcha jusqu'à l'épuisement et à la mort. Il y a aujourd’hui cinquante ans. Une petite tristesse qui ne se laisse pas oublier.

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Noël, ça peut commencer par un très beau concert de la Maîtrise du Conservatoire à l’église Jeanne-d’Arc le vingt-trois décembre, suivi d’un réveillon le même jour, sangria sylvaner bordeaux, on se retrouve le matin du vingt-quatre avec un jour d’avance sur tous les autres, quai rive droite de Rouen, à s’aérer l’esprit et se dérouiller les jambes en marchant jusqu’au-delà du nouveau pont. On y croise un peu après onze heures, une tribu de chrétiens évangélistes ou charismatiques, frigorifiés dans leurs gros manteaux qui chantent l’arrivée de Jésus. Sur le quai d’en face, rive gauche, à grands coups de klaxon le père Noël passe sur une moto, à fond la caisse. Quel que soit celui qui arrivera le premier cette nuit, père Noël ou Jésus, il sera en retard sur ceux qui ont fait la fête le vingt-trois décembre.

    Partager via Gmail Yahoo!




    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique