• Celle qui est assise à côté de moi dans la voiture samedi matin est arrivée la veille au soir, plus tôt que les autres ouiquennedes, afin de ne pas manquer l’installation des Trois Mousquetaires au Cimetière mondial de l’Art à Nolléval, quelque part vers Vascœuil et Ry. En chemin, nous nous arrêtons à Darnétal où c’est vide grenier. Elle compte trouver des chaussures et moi des livres, espoirs déçus.

    Nous reprenons la route. Arrivés à Vascœuil, je demande à un garagiste où Nolléval. C’est tout de suite à gauche, puis Le Héron, puis à droite à la fourche. Jolie route, vieilles églises, somptueuse bâtisses, nous voici arrivés, reste à trouver la friche ferroviaire. J’entre À la petite vitesse, le café épicerie charcuterie tabac maison de la presse dépôt de pain du village (à vendre).

    -Le truc de l’art, me dit la dame, c’est là à gauche.

    Effectivement, j’aperçois celui que je connais sous le pseudonyme de marchalduchamp en plein débroussaillage.

    -Vous êtes en avance, nous dit-il.

    C’est exact. Nous retournons À la petite vitesse (elle photographie au passage un campigne-car AC/DC stationné sur le parquigne de l’ancienne gare). Pour elle un chocolat, pour moi un café verre d’eau, nous profitons de l’ambiance rurale, achetons une demi baguette puis allons voir l’église de briques rouges. Il est temps.

    Les Trois Mousquetaires sont quatre panneaux provenant de la façade de feu le Palais des Congrès de Rouen, trois d’entre eux sont couchés à l’entrée du cimetière. Nous marchons dessus et atteignons le bâtiment devant lequel se trouvent Patrice Quéréel, propriétaire des lieux et maître de cérémonie, ainsi que quelques invité(e)s. Bientôt, d’autres nous rejoignent ainsi que des journalistes.

    Patrice Quéréel, à la demande, fait une visite guidée des œuvres enterrées les années précédentes, narrant moult anecdotes. Nous voici devant « J’irai pisser sur ma tombe » le monument élevé sur la tombe de Pierre Pinoncelli, qui fut ici enterré vivant, puis la cérémonie peut commencer.

    Alain Elie, architecte, qui a travaillé avec Jean-Pierre Dussaux à l’élaboration du Palais des Congrès de Rouen dont la destruction est en voie d’achèvement, grimpe sur l’un des panneaux. Il nous raconte comment dès le début le projet fut dénaturé par les exigences de rentabilité avec l’adjonction de logements et de commerces empêchant l’entrée côté cathédrale comme il était prévu et les déboires successifs amenant à l’abandon du bâtiment puis à sa destruction. L’une des présentes dévoile la plaque en mémoire à ce palais décrié. Patrice Quéréel offre alors à Alain Elie l’épée d’Aramis. Un joueur de scie musicale s’installe sur le panneau pour une aubade, sortant avec son archet des sons étonnants (on ne scie attend pas, me murmure celle qui me tient la main).

    Nous avons apporté nos reliefs pour le pique-nique. Sous quelques gouttes, celle qui m’accompagne tranche son pain de thon et ouvre la bouteille de merlot que j’ai acheté la veille et qu’apprécie fort marchalduchamp, chips, petites tomates de différentes couleurs, gâteau offert par l’une des présentes, café, en digestif un concert de scie musicale dans le château d’eau qui servait à alimenter les locomotives il y a fort longtemps, pendant lequel tel un extraterrestre surgit un cycliste à casque.

    Beaucoup sont parti(e)s, nous ne sommes qu’une poignée pour l’enterrement des cendres d’un dessin signé par Dali dont Patrice Quéréel nous narre l’histoire. Dali, dans les années soixante-dix, a réuni à l’hôtel Meurice, moyennant finance, des admirateurs et admiratrices autour d’une table sur laquelle se trouvait un éphèbe nu. Chacun(e) a dessiné l’éphèbe. Dali est arrivé, a fait des oh et des ah et a signé les dessins. Une dame amie de Patrice Quéréel, dégoûtée, lui a offert son dessin signé Dali. Ce dessin servit plus tard de décor à un distributeur d’argent gratuit qu’avait installé notre hôte en bas de la rue de la République à Rouen, lequel fut victime d’un incendie volontaire. Le dessin brûla pour lequel l’assurance ne voulut rien savoir. Ses cendres dans un pot à confiture sont donc enterrées et l’emplacement marqué par une Vénus de Milo ayant retrouvé ses bras, l’un se terminant en tête de serpent et l’autre perdu entre ses cuisses.

    Derrière cette nouvelle tombe se trouve le quatrième Mousquetaire provenant du Palais des Congrès. Notre hôte nous lit un extrait empli de clichés insupportables du roman de Dumas puis d’un coup de pied bien ajusté envoie le livre sous le panneau qui en devient la pierre tombale. La voisine rappelle prudemment son chien qui aboie au grillage

    Le cycliste extraterrestre enterre alors un bouchon avec lequel il était lié pour une raison obscure (en quoi est-ce une œuvre d’art morte je ne sais) puis celle qui m’accompagne confie aux branches d’un arbre sa maquette du Muséum de Paléontologie et d’Anatomie comparée augmentée de son installation en toile de tente et carton trois millimètres, une œuvre traitée par le mépris par les dirigeants du Muséum parisien, comme toutes les idées des élèves de son école à qui on avait demandé de rénover l’architecture intérieure de la bâtisse poussiéreuse.

    Pour finir, en hommage à Jean-Pierre Duprey, le poète rouennais compisseur de flamme de soldat inconnu, enfermé puis suicidé, au pied de son Arc de Triomphe composé de panneaux provenant du centre commercial de la Grand Mare sous lequel se trouve une sorte de pot de chambre à utiliser par qui veut, Patrice Quéréel creuse d’un vigoureux coup de pioche et enterre La fin et la manière dans la belle édition sous coffret du Soleil Noir.

    Il est temps de se séparer après s’être donné rendez-vous pour de nouveaux enterrements d’œuvres mortes l’an prochain, parmi lesquelles seront des morceaux de la façade de l’Hôtel Romé.

    *

    Le Festival Normandie Impressionniste donne à fond dans le ridicule cette semaine. Vendredi, à l’Opéra de Rouen et en direct sur France Inter, l’émission Le Fou du roi de l’insupportable Stéphane Bern. Parmi les invités un certain Arno Queen. C’est Arne Quinze qui va être content. Samedi, sur une idée de Laurent Fabius, place de l’Hôtel de Ville, en un bel ensemble digne des démocraties populaires, mille deux cent cinquante personnes réaliseront une pseudo cathédrale impressionniste vue du ciel de six cent mètres carrés destinée à figurer dans le Livre des Records. Personne pour se demander ce que Monet aurait pensé de cela.

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Vendredi soir, c’est en voiture pour cause de mal au pied gauche que je vais jusqu’à Sotteville-lès-Rouen vernir l’exposition obligatoirement impressionniste du Frac de Haute-Normandie, laquelle est intitulée Dans un jardin (Un hommage au déjeuner sur l’herbe et au jardin de Monet à Giverny).

    En avance, je prends un café verre d’eau en terrasse au Trianon, considérant la circulation automobile infernale et la déception des familles se heurtant  aux portes closes du Jardin des Plantes fermé en raison d’une fête le lendemain. Un peu avant dix-huit heures trente, je pousse la porte du Frac, surpris de trouver parmi les déjà là Franck Martin, le Maire de Louviers. Je visite. L’exposition est en deux thèmes, deux étages, beaucoup de photos et un peu de vidéo.

    Au rez-de-chaussée, ce sont des relectures de l’Impressionnisme à la Monet, parmi lesquelles une série couleur et noir et blanc du jardin de Giverny l’hiver spécialement commandée à Bernard Plossu (un visiteur : « Ça peut paraître impressionniste mais c’est mieux que ça ») et une photo de Douglas Gordon (flottent en place des nymphéas quelques crânes).

    En haut, cela se gâte. Au prétexte de rendre hommage au Déjeuner sur l’herbe de Manet, ce sont scènes de baignade et de pique-nique à n’en savoir que voir, et certaines très inintéressantes. La plupart de ces photos ont été exposées dans le passé au Pôle Image, à l’Ecole des Beaux-Arts ou ici, dans une autre optique et sous un autre intitulé, mais en Normandie, pour plusieurs mois, Fabius l’a décidé, tout doit être impressionniste, pré-impressionniste ou post-impressionniste. Le Frac  a obtempéré.

    Le matin même au Clos Saint-Marc pour un euro est devenu mien le catalogue d’une exposition intitulée Le Bonheur que fit Florence Chevallier en mil neuf cent quatre-vingt-treize à l’Ecole des Beaux-Arts de Rouen. J’en retrouve ici des photos, montrées maintenant comme hommage au Déjeuner sur l’herbe, recyclées sans scrupule.

    C’est l’heure des discours. Je comprends la raison de la présence de Franck Martin. Devenu récemment Conseiller Régional, il remplace, annonce-t-il, Laurent Logiou dans le rôle du Président du Frac, ne songe pas à dire qui il est, s’estimant sans doute connu de toutes et tous, s’abstient cependant de plastronner comme il le fait à Louviers, avoue qu’il n’y connaît rien mais qu’il va suivre les traces de son prédécesseur (lequel n’y connaissait rien non plus) et passe la parole à Jacques-Sylvain Klein, Commissaire général du Festival Normandie Impressionniste. Celui-ci annonce que Laurent Fabius a failli venir puis fait la publicité de son Festival, se félicitant du numéro spécial de Beaux Arts Magazine sur l’Impressionnisme en Normandie comme si cette sortie était due au hasard et non pas commanditée. Marc Donnadieu, directeur du Frac, celui qui s’y connaît, donne enfin de longues explications sur les œuvres montrées, n’hésitant pas à faire de Manet un précurseur des congés payés (et de la partouze, non ?), cependant qu’une dizaine de photographes font de la figuration derrière (dont Bernard Plossu, son instrument autour du cou).

    Pour me remettre, je vais boire du vin blanc en piochant dans un pain surprise, prenant soin de ne pas me faire broyer entre le sac à dos d’un beauzarteux et la bedaine d’un officiel rouennais badgé. Ce massif personnage sans gêne se réjouit bruyamment : « Jeudi, nous aurons Pierre Bergé » (Bergé est le Président du Festival à Fabius). Un photographe se confie à une consœur : « Là, je montre beaucoup en ce moment, mais je viens de traverser un peu le désert. ».

    Je redescends et sors en même temps que deux dames échangeant leurs impressions :

    -C’est un belle exposition, non ?

    -Oui, je crois.

    *

    «Chien est un roman anti-romanesque et superbement asocial, un éloge émouvant de l’absolue liberté, le capriccio d’une solitude intense, délibérée, conduite par la nécessité extrême de la littérature » claironne Actes Sud en quatrième de couverture de l’ouvrage de Paul Nizon dont la lecture me déçoit absolument, en quoi je ne vois qu’une histoire de sans abri sans fond sans forme. De Nizon, j’avais vraiment aimé L’Année de l’amour et Stolz, est-ce lui qui a changé ou moi ?

    *

    Libération dans son numéro de jeudi dernier titre sur les gousses vertes. Ne pas croire qu’il s’agit d’un article sur les homosexuelles écolos. Il est question de la légumineuse nommée fève.

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Dans le train qui m’emmène à Paris, mercredi tôt, je lis Chien de Paul Nizon, roman décevant que j’abandonne pour jouir du paysage jusqu’à la gare Saint-Lazare. De là, par la ligne Quatorze, je rejoins Châtelet puis, à pied, Saint-Michel où je farfouille dans les bacs des Gibert et de Boulinier puis, après un kebab sauce blanche sans oignon, j’entre dans la galerie Kamel Mennour afin d’y découvrir l’exposition Daniel Buren & Alberto Giacometti : Oeuvres contemporaines 1964-1966 qui met en parallèle les débuts de l’un qui se cherche et la fin de l’autre qui va bientôt mourir, peintures et premières rayures contre bustes un peu effacés. Deux vigiles sont là pour garder ces derniers dont l’un aimablement me tend le communiqué de presse. Je suis un peu déçu par ce que je vois, salue le maître des lieux qui arrive quand je pars puis retraverse la Seine.

    Là, je fais un tour chez Gilda puis au Mona Lisait de la rue Saint-Martin où je vois arriver Cabu qui se plante devant deux de ses recueils de dessins bradés à quatre euros puis repart (ou bien c’est son sosie). Je passe ensuite chez Yvon Lambert pour les quatre-vingts livres des années soixante-dix d’Anselm Kiefer qui ne me retiennent guère et l’averse est imminente quand j’entre à la galerie Marian-Goodman afin d’y voir les vidéos sur grand écran de Rineke Dijkstra qui montrent, au rez-de-chaussée, un groupe de scolaires (comme on dit) en visite à la Tate Gallery faisant face à la caméra et commentant sans qu’on le voit un tableau de Picasso (ils et elles ont des têtes d’adulte en miniature) et, au sous-sol, dans une ambiance de boîte de nuit, des branlotin(e)s improvisant des solos de danse pour un castigne dont je n’attends pas la fin.

    Un peu plus tard, je suis chez Templon où m’intéressent assez peu, mais me rappellent mes récentes vacances en Bretagne, les toiles de Loïc Le Groumellec répétant ombres de mégalithes et maisons de profil. En revanche, en face, je trouve mon bonheur avec celles de Will Cotton qui s’inspire de Boucher et de Fragonard dans ses récents dégoulinages de sucreries, de crèmes glacées, de barbe à papa, de chantilly où sont nichées de minces femmes nues comme autant de friandises désirables et inaccessibles.

     Le New Yorkais Will Cotton est né en mil neuf cent soixante-cinq. Il a étudié à la New York Academy of Art et auparavant à l’Ecole des Beaux-Arts de Rouen. Par quel hasard est-il passé par la ville où j’habite, c’est ce que je me demande dans le train qui me reconduit en Haute-Normandie.

    *

    De Paris, je rapporte le Journal d’adolescence de la psychanalyste Karen Horney (Editions des Femmes), les Lettres à Margarita et Jorge Camacho de Reinaldo Arenas (Actes Sud) et La Petite Mort (Anthologie érotique de littérature fantastique) (Albin Michel).

    *

    Mal au pied gauche, je laisse jeudi matin la manifestation rouennaise de défense des retraites à soixante ans marcher sans moi (cinquante-cinq ans, ce serait mieux).

    *

    Vendredi début d’après-midi, la terrasse du Son du Cor est bruissante de la dernière facétie de Valérie Fourneyron, députée maire socialiste de Rouen, vue à la télé sur Canal Plus séchant les questions d’actualité de l’Assemblée Nationale pour assister au tennis à Roland Garros dans la loge de la Française des Jeux après qu’elle a bataillé contre la libéralisation des jeux de hasard sur Internet et donc pour le monopole de cette Française des Jeux.

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Je me demande comment fait certain couple d’abonnés de l’Opéra de Rouen pour avoir toujours droit à deux places en premier rang sur les chaises non numérotées. Pour ma part, ce mardi soir, j’ai une place en corbeille, tout au bout, d’où j’ai vue sur la scène de profil et une grande partie du public de même. J’en regarde qui s’éventent avec leur programme. D’autres qui baillent. L’abonné de premier rang se cure le nez avec un doigt. Il reste de nombreuses places libres mais je préfère m'en tenir à mon poste d’observation.

    L’Ensemble Ludus Modalis est bientôt en place La soirée est consacrée à Claudio Monteverdi, en deux temps, d’abord la messe puis les vêpres.

    Les douze chanteuses et chanteurs, dont Bruno Boterf qui chante sa partie tout en dirigeant le chœur, donnent a capella Missa il illo tempore. C’est très beau et j’applaudis bien fort.

    Pendant l’entracte, mon voisin de derrière raconte à sa femme que cet après-midi il a procédé au tirage au sort de quatre cents jurés pour la Cour d’Assises et qu’il a donc signé quatre cents fois avant d’envoyer ça au Préfet qui a son mot à dire.

    -Et toi ? demande-t-il.

    Elle lui répond qu’elle a fait un peu de légumes pour compléter ceux qui restaient, des aubergines, un oignon, des tomates.

    -Ah, une bonne ratatouille, se réjouit le magistrat.

    Le monde est bien fait, l’homme à l’épluchage des listes électorales, la femme à l’épluchage des légumes.

    L’Ensemble Ludis Vocalis revient avec, cette fois, ses instrumentistes pour Vespro della Beata Vergine. C’est toujours aussi beau mais pour ma part je me passerais bien de l’orgue, du violon, du théorbe et des sacqueboutes (sorte d’ancêtres du trombone à coulisses) pour mieux profiter des voix. Par deux fois, je dois calmer mon magistrat : il tapote sur le dossier du fauteuil près du mien, puis parle avec sa femme comme s’il était à la maison mangeant sa ratatouille devant la télévision.

    Beaucoup d’applaudissements se font entendre à la fin des vêpres, dont les miens, enthousiastes.

    Il est plus de onze heures quand je me mets au lit pour une brève nuit avant d’aller à Paris, dormant plus mal que bien, d’un sommeil épluché par les orages.

    *

    Je trouve rassurant que le Préfet mette son nez dans la liste des personnes choisies pour être juré(e)s d’assises. Si jamais mon nom est tiré au sort, cela m’évitera d’en être, pas la moindre envie de juger autrui.

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Le Festival Normandie Impressionniste, c’est pour bientôt à Rouen et, depuis un certain temps déjà à Giverny, au Musée des Impressionnismes, avec l’exposition L’Impressionnisme au fil de la Seine où nous voici, celle qui me tient la main et moi, dans la courte file d’attente ce dimanche de Pentecôte vers onze heures. Devant nous, un homme à moustache et cheveux blancs trouve néanmoins que ça n’avance pas assez vite et peste contre les fonctionnaires, ce qui m’amène à lui dire que si Sarkozy n’en supprimait pas autant, il y en aurait peut-être deux au guichet. C’est le début de ce qu’on pourrait appeler une engueulade courtoise. La femme du monsieur, qui le rejoint quand il paie, lui demande ce qui lui arrive :

    -Je vous l’ai un peu énervé, je suis désolé, lui dis-je.

    -Oh, il est toujours comme ça, me répond-elle.

    Cette exposition est plutôt intéressante, qui sait s’égarer hors de l’Impressionnisme et hors de la Normandie et où on ne risque pas de se trouver face à un tableau de Frechon (nous ne sommes pas à Rouen). Je note le Caillebotte qui fait l’affiche Partie de bateau dit Canotier au chapeau haut de forme et celui intitulé Les Périssoires. Caillebotte, ça me botte, j’aime ses cadrages photographiques (une exposition à lui consacrée, je serais client). Je note aussi La Seine à Suresnes de Sisley pour son trop de nuages à la chantilly, La Cathédrale de Gisors de Maximilien Luce (bien kitsch), Le Pont de Chatou de Vlaminck, Le balcon à Vernonnet de Bonnard où je vois une femme à demi nue penchée au balcon appelant le jardinier pour qu’il oublie un peu ses fleurs et vienne s’occuper d’elle (mais non, tente-t-elle de me convaincre, ce n’est qu’un tissu rose), Le Pont Saint-Michel de Matisse, vu d’une fenêtre et non terminé, Alphonsine Fournaise d’Auguste Renoir où l’on a la preuve que c’est lui l’inventeur du téléphone mobile (celui-ci est rose, collé à l’oreille de la dame), La Seine à Courbevoie de Seurat, maître du faux cul, de l’ombrelle et du petit chien, Les déchargeurs de charbon de Claude Monet, un Monet social assez inhabituel.

    J’en suis à noter Avant du tub, opus 176 de Paul Signac quand la guide cornaquant un troupeau de retraité(e)s réjoui(e)s s’en prend à moi :

    -Monsieur, faites attention à votre stylo, n’écrivez pas sur le tableau !

    -Justement, lui dis-je, il manque un point, je peux le faire si vous voulez.

    On ne peut jamais être tranquille. Outre les groupes et leurs guides, l’autre nuisance ce sont les visiteurs et visiteuses à audioguide qui s’amassent devant les tableaux à numéros, ne daignant guère regarder les autres. Cependant, on voit bien, le public n’est pas en nombre effrayant. Beaucoup n’entrent pas dans le Musée, se contentant de ses jardins fleuris. Giverny est une sorte de Dreamland champêtre.

    Celle qui m’accompagne aime aussi de Boudin les mâts des voiliers pour leur graphisme précis. Une petite fille déclare que plus tard elle veut être peintre comme ça, sinon jouer du piano.

    Un autre qui a voulu être peintre comme ça, c’est Claude Cambour « artiste-peintre impressionniste » comme l’indique en gros sa plaque, pas loin de la maison de Monet. Sa biographie ronflante figure sur le mur, en anglais et en français, On y apprend que son grand-père fut le jardinier de Vlaminck, ce qui a tracé sa destinée, et que ses tableaux sont montrés non seulement à Giverny mais aussi à « New York, Palm Beach, Detroit, Londres, Singapour, Tokyo et Vienne (Autriche) », enfin l’essentiel est répété deux fois : « Pour tout acheteur éventuel, sonnez on vous ouvrira ».

    Dans la rue libérée de voitures, nous nous installons à une petite table ronde et commandons deux kirs, là où d’autres vont bientôt se faire arnaquer en mangeant pour plus de seize euros une couiche surgelée passée au micro-onde et un dessert du même genre.

    C’est dans mon jardin, rentrés à Rouen, que nous ferons bombance.

    *

    Je lis avec plaisir Isabelle de dos de Jacques Serena  (Minuit) acheté à Paris, vingt centimes chez Boulinier, histoire d’un qui revient sur fond de marché provençal, extrait pas du tout choisi au hasard : Philippe parle, Philippe dit Ce coup-là je m’en suis sorti je sais pas comment la pluie pendant une semaine sans arrêt trempé comme une soupe les paysans normands qui te voient passer d’un sale œil une sacrée bande d’imbéciles les Normands pas tous remarque ma mère est normande mais les paysans méfiants filous sournois…

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Tant de vide greniers en ce ouiquennede de Pentecôte ensoleillé, c’est à ne pas savoir lesquels choisir. Samedi matin, j’hésite entre filer à celui d’Alizay ou attendre l’ouverture de l’abbaye de Saint-Martin-de-Boscherville pour sa vente de livres annuelle. Je choisis la deuxième option. Mal m’en prend, les livres sont les mêmes que l’an dernier, juste un peu plus sales et mélangés. Je fais un petit nœud à mon cerveau : ne plus perdre mon temps à la vente de livres de Saint-Martin-de-Boscherville. Dépité et énervé, je laisse tomber Alizay (un peu loin) et prend le chemin de Maromme où, dans la zone industrielle du Maine, se tient un vide grenier lui aussi décevant.

    Cela va mieux le lendemain et le surlendemain, jours où celle qui m’accompagne se lève aussi tôt que moi.

    Dimanche, nous sommes à Andé dont j’évite le parquigne payant grâce à ma connaissance du terrain et où une demoiselle indignée reproche à son père de revendre un cadeau qu’elle lui avait fait (mine dépitée du papa qui visiblement ne savait plus que le bel objet lui venait de sa fille). Nous y restons jusqu’à neuf heures afin d’entendre les premiers mots de son prodigieux animateur : Jean-Claude Wappler, le sosie de Nino Ferrer. Ils sont à la hauteur de l’évènement : « La foire à tout d’Andé, souvent imitée, jamais égalée ». Celle de Fontaine-Bellenger n’est pas mal non plus, dans le genre fête au village avec manèges et animations diverses, mais peu fréquentée par le public. J’y achète un parapluie pour un euro, prenant aussitôt le rôle de l’idiot qui se promène avec un tel instrument le jour où le beau temps est assuré.

    Lundi, nous sommes à Sotteville-lès-Rouen, boulevard du Quatorze Juillet. Les vendeurs et vendeuses y sont plus nombreux que prévu. J’entends une femme raconter à je ne sais qui  que « Ça fait plusieurs années qu’ils sont ensemble, ils ont la maison maintenant, ils sont casés, c’est la prochaine étape ». Je devine de quoi elle parle et trouve ça affreux. Reprenant la voiture, nous allons à Cailly, où le déballage est vaste là aussi. Une vendeuse n’hésite pas à afficher « Vêtements pour grosse ». Justement, deux dames encombrantes m’empêchent bientôt d’avancer, à qui je dirais bien qu’il y a, pas loin, des vêtements pour elles. Je me retiens, mes bonnes intentions étant parfois mal comprises.

    Plus tard, après qu’elle m’a quitté pour rejoindre Paris, je fais le point sur mes achats de livres, pas trop nombreux finalement (je ne compte pas ceux que je revendrai dans les meilleures bouquineries de Rouen): Courts métrages de Manara (Albin Michel) dont les filles dessinées sont toujours excitantes, Lettres de Westerbork d’Etty Hillesum (Le Seuil) dont on entend en ce moment des extraits du Journal, croisé avec celui d’Hélène Berr, sur France Culture, Le dernier sabbat de Maurice Sachs de Du Dognon et Monceau (Le Sagittaire) qui narre les derniers jours de ce sulfureux personnage dans l’Allemagne nazie, et L’Almanach du Père Peinard (Papyrus), fac-similé de cinq des almanachs publiés à la fin du dix-neuvième siècle par le journal anarchiste.

    *

    Extrait de L’Almanach du Père Peinard de l’an cent sept (année mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf du calendrier crétin) :

    « Quand viendra donc le grand coup de balai ?

    Oui, foutre, quand viendra-t-il ?

    C’est l’interrogation que se posent les bons bougres.

    Et, mille marmites, les évènements se poussent tellement au cul, les uns les autres, que ça pourrait bien ne pas moisir. »

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Vendredi soir, je suis l’un des premiers à pénétrer dans l’église Saint-Maclou où Benjamin Alard doit donner la Troisième partie des exercices pour clavier de Johann Sebastian Bach. Je me pose la même question que les autres : où se trouve la meilleure place pour un concert d’orgue ?

    -Cette fois, nous n’allons pas nous battre pour le premier rang, dis-je à la dame à cheveux blancs.

    Elle s’assoit au dernier devant l’autel central. Je m’assois trois rangs devant elle en bout de rangée. Là-haut, on chauffe l’orgue. Le concert n’est pas pour tout de suite. Je laisse ma veste à ma place et vais dire bonjour à Mac Low, le moine gallois aventurier. Je constate alors qu’il y a des chaises au-delà de l’autel et surélevées.

    Je déménage, m’installant au premier rang de cette seconde partie, à l’aise pour allonger mes jambes. La dame aux cheveux blancs, alertée par mon manège, constate que j’ai bien fait et bouge à mon exemple. Les meilleures places pour un concert d’orgue à Saint-Maclou, c’est au premier rang derrière l’autel.

    Devant cet autel, deux fauteuils rouges témoignent du mariage ayant eu lieu l’après-midi (j’ai croisé la mariée, son marié et les familles, tout le monde très chic). Personne parmi les arrivant(e)s n’ose tourner ces fauteuils vers l’orgue et s’y asseoir pour suivre le concert, mais certain(e)s y songent.

    Une note en forme de sirène annonce le début des exercices pour clavier. Rien de plus monotone qu’un concert d’orgue où il n’est à voir qu’un bel instrument. Une mouche se promène sur un lutrin. J’imagine qu’on eut pu inventer un dispositif moins conventionnel que de placer les auditeurs et auditrices sur les chaises alignées, et bientôt, bien qu’intéressé par ce que j’entends, j’envie mon voisin qui dessine sur son programme, me disant que j’aurais dû apporter un livre à lire pendant les exercices de Benjamin.

    Celui-ci est bien applaudi à la fin. Il apparaît pour saluer alternativement de chaque côté de l’orgue, s’envoyant une bonne lampée d’eau fraîche quand il pense être invisible.

    Un coup je te vois à droite, un coup je te vois à gauche, mon voisin n’a que quelques secondes pour le dessiner. Il y arrive. Il faut croire qu’il est doué.

    *

    Bien moche et peu lisible l’affiche qui appelle chez les commerçant(e)s à l’exposition une ville pour l’impressionnisme (Monet , Pissaro et Gauguin à Rouen) au Musée des Beaux-Arts de Rouen. Je ne sais à qui on doit le logo « normandie impressionniste ». Il n’est pas à féliciter. En bas s’étalent ceux des soutiens, parmi lesquels France Inter, Le Figaro et Télérama, cela donne une idée du public à venir.

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Vendredi matin au Clos Saint-Marc, après que j’ai acheté pour deux euros L’art surréaliste du cher Sarane Alexandrian auquel je pense souvent (ouvrage publié en soixante-neuf chez Fernand Hazan), j’écoute ce qui se dit en commentaire de la décision de Valérie Fourneyron (députée maire de Rouen) de renoncer, suite à la fronde, à la fermeture des marchés à treize heures, une mauvaise nouvelle pour les petits malins qui vendent des ticheurtes « Touche pas à mon marché » reprenant le slogan (qui m’insupporte) des commerçants ambulants pas contents.

    Il semble que ceux-ci aient promis de faire gaffe à laisser la place propre. J’entends une vieille acheteuse dire à une vieille vendeuse :

    -C’est pas vous qui faites des saletés, c’est tous ceux qui viennent fouiller dans les poubelles après.

    -Oh moi, je casse tout ce que je veux jeter, y a rien à récupérer, répond la commerçante qui n’aime pas les plus pauvres qu’elle.

    La Maire de Rouen montre donc qu’elle peut changer d’avis. Le fera-t-elle pour l’affichage libre sévèrement réglementé ? J’en doute car presque tout le monde s’en moque. Une pétition « Touche pas à mon affiche » serait loin d’atteindre le nombre de signatures de la pétition contre la fermeture anticipée des marchés. Les seuls qui protestent sont les concernés, des partis politiques groupusculaires : Pécé (qui a pourtant des élus à la Mairie), Hennepéha, Fédération Anarchiste, des syndicats : Solidaires, Cégété, et des associations : Réseau Sortir du Nucléaire, Amnesty International, librairie l’Insoumise.

    Je lis dans La Feuille, supplément normand du Monde Libertaire, que la librairie L’Insoumise en est à un millier d’euros d’amende pour affichage interdit, quinze euros par affiche ou autocollant ôté par les services municipaux. Une délibération municipale du temps de la droite d’Albert (tiny) permet à la gauche socialiste d’agir ainsi. Cette délibération albertinienne ne visait que l’affichage commercial. Elle n’était pas appliquée pour l’affichage d’opinion. A Rouen, la gauche socialiste sait faire pire que la droite.

    Les persécutés, soutenus par le Comité de Défense des Libertés Fondamentales, ont été reçus en Mairie par une adjointe à qui ils ont rappelé l’article dix-neuf de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, lequel stipule que tout individu a droit à la liberté d’expression par quelque moyen d’expression que ce soit.

    Le point commun entre ces deux faits, c’est le prétexte fumeux « Rouen ville propre ». « Les Rouennais nous attendent sur le sujet de la propreté » croit savoir Valérie Fourneyron. Personnellement, je n’attends rien de cette municipalité, même pas qu’elle fasse balayer la ruelle où j’habite. Elle le faisait faire tous les jours dans les premiers temps de son élection. C’est bien fini. Quelqu'un passe parfois, à qui demandant quand, me répondit que lui-même n’en savait rien.

    Cette nuit, des publicités jetées sur le pavé de la rue il y a plusieurs jours par des distributeurs peu consciencieux ont été incendiées par des éméché(e)s. Le papier brûlé se répand dans la rue, sur lequel marchent les touristes en troupeau qui trouvent que l’odeur du feu ça change de celle de l’urine.

    *

    Je partage l’avis d’une mienne connaissance qui trouve insupportable que l’on nomme les habitants de la Seine-Maritime les Seinomarins et d’être maintenant dans la Crea (Communauté d’agglomérations de Rouen, Elbeuf, Austreberthe), deux exemples de la novlangue employée par les politicien(ne)s du coin.

    *

    Une marque de vêtements féminins, voilà ce qu’évoque le nom Crea pour tous ceux et toutes celles qui ne sont pas du coin, alors que Metz Métropole ou Lyon Métropole, chacun(e) comprend. Il n’est pas doué, Laurent le Fabuleux.

    *

    Laissez nos mares, hein ! (slogan pour les écolos).

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Mercredi après-midi, ce n’est pas le meilleur moment pour fréquenter le Son du Cor, des parents y venant boire tranquillement sans s’occuper de leurs moutard(e)s, mais en ce moment le bruit des travaux dans la rue empêche d’entendre les cris et je peux donc lire assez tranquillement Une histoire de la lecture d’Alberto Manguel. Je suis au bout de cette histoire quand il est l’heure pour moi de rejoindre la Préfecture.

    Là, je me joins au rassemblement organisé (avec l’aide du Réseau Education Sans Frontières) par les Comités de Soutien aux familles de l’agglomération de Rouen menacées de reconduite à la frontière.

    Sept familles sont concernées et présentes avec celles et ceux qui les soutiennent, parents d’élèves et enseignant(e)s de l’Ecole Mozart à Darnétal, de l’Ecole Marie Houdemare et du Collège Barbey d’Aurevilly à Rouen, du Lycée Professionnel Colbert au Petit-Quevilly,  de l’Ecole Aragon-Prévert et Lurçat au Houlme, de l’Ecole Bachelet à Rouen, de l’Ecole Bastié au Grand-Quevilly, de l’Ecole maternelle Maupassant à Canteleu, du moins en théorie car au moment de faire le point pour savoir qui est là, il semble qu’il y ait des absents.

    Je ne sais jamais bien à quoi sert que j’y sois, au moins à raconter ce qui se passe, conséquence de la politique nationale sarkoziste.

    Paris Normandie, Radio Bleu et la radio des Hauts de Rouen sont présents et s’entretiennent longuement avec les familles pendant que les Comités de Soutien tentent d’obtenir une entrevue avec les services de la Préfecture.

    C’est non.

    Les élu(e)s à écharpe tricolore qui soutiennent le mouvement s’en mêlent.

    C’est oui.

    Une délégation entre donc dans la Préfecture. Je ne reste pas. Je ne sais pas si cela a servi à quelque chose. Ce que je sais, c’est que les vacances approchent et que l’été peut être la saison des mauvais coups.

    *

    D’Alberto Manguel, Une histoire de la lecture, je vais vite oublier ce que j’ai appris, d’autant que j’ai sauté pas mal de pages. Je note toutefois ceci, cité par l’auteur, tiré d’une lettre de Franz Kafka à son ami Oskar Pollak en mil neuf cent quatre : « Il me semble d'ailleurs qu'on ne devrait lire que les livres qui vous mordent et vous piquent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un bon coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire  (…) Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous. »

    Partager via Gmail Yahoo!

  • Mercredi, après que celle qui me rejoint le ouiquennede m’a appelé des bords de l’Yonne, de Migennes précisément, où elle est en voyage pour ses études, je me rends à la Mairie de Rouen. Hélios Azoulay y mène depuis début avril un cycle Satie.

    Ce cycle est intitulé Pas de Chopin, du Erik Satie et chaque concert (gratuit) a lieu le mercredi à midi quinze. C’est donc réservé à celles et ceux qui n’ont rien à faire dans la journée. J’en suis mais étant très occupé et souvent absent de Rouen ce jour-là, c’est la première fois que je monte le grand escalier jusqu’au premier étage. On en est à la septième semaine, celle consacrée à L’éclectique Satie.

    Les portes du salon dans lequel se tient le piano s’ouvrent et je me retrouve sans l’avoir vraiment cherché au premier rang. L’invité du jour est le pianiste de jazz Laurent Epstein. Hélios Azoulay nous le présente en vantant l’éclectisme, celui de Satie et celui de son invité dont il compare le jeu à celui de Thelonious Monk.

    -Vous allez bientôt manger pendant des mois de l’Impressionnisme, nous dit-il, et on va y mettre Satie. C’est vrai d’un certain côté et ce n’est pas vrai d’un autre côté car chez Satie l’attaque est franche et nette d’où l’intérêt de le faire jouer par un pianiste de jazz comme Laurent Epstein.

    Celui-ci arrive, ôte ses lunettes et se met à l’ouvrage pour deux œuvres de jeunesse, suivies des Trois sarabandes puis de trois pièces pour enfants dont il nous lit les indications notées sur la partition par le compositeur, parmi lesquelles « Etre jaloux de son camarade qui a une grosse tête » « Lui manger sa tartine » « Profiter de ce qu’il a des cors aux pieds pour lui prendre son cerceau ». Je me rends compte que, pas très réveillé, j’avais mal lu cette dernière sur mon programme, la transformant en: « Profiter de ce qu’il a des cors aux pieds pour lui prendre son cerveau ».

    Laurent Epstein termine avec Poudre d’or, œuvre peu connue, et Le Piccadilly, sorte de ragtime d’ici. Il suscite de nombreux applaudissements. En rappel, il nous donne La diva de l’empire. C’est fini, tout s’allume, à mercredi prochain, comme dirait Boris. Je vais boire un café verre d’eau au Son du Cor, pas loin, pliant le programme dans ma poche, où figure d’Erik Satie cette déclaration : « Le Jazz nous raconte sa douleur -& « on s’en fout »… C’est pourquoi il est beau, réel… »

    *

    Maintenant que notre députée socialiste et notre sénatrice sarkoziste ont uni leurs efforts en une communion correctement politique pour renvoyer la tête de Maori rouennaise en Nouvelle-Zélande, ne serait-il pas temps de s’occuper du coeur de Frédéric Chopin conservé dans du cognac au sein d’un pilier de l'église de la Sainte-Croix à Varsovie afin qu’il soit enterré avec le reste de son corps au cimetière du Père-Lachaise ?

    Partager via Gmail Yahoo!





    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires