•             Faillite nationale pour la chaîne Maxi Livres; le magasin de la rue du Gros, à Rouen, déjà vidé de tous ses livres, le pire et le meilleur qu’on y trouvait. Le meilleur, parfois, du côté des livres d’art, au hasard des déstockages d’éditeurs. Le pire, souvent, best-sellers et tutti. Deux ou trois fois par an, j’y faisais de bonnes découvertes.

                De son côté, la Fnaque envisage, paraît-il, de déménager son magasin de l’Espace du Palais vers une zone commerciale de type Barentin ou Tourville-la-Rivière et, si j’en crois quelqu’un se disant bien informé, l’indépendante Armitière est mal barrée.

                Chez les bouquinistes, peu de ventes mais beaucoup de propositions de particuliers désireux de se débarrasser de leurs ouvrages. Comme me disait l’un d’eux, en début de semaine : « Le problème n’est pas d’arriver à ce que les gens me proposent leurs livres, c’est de les empêcher de me les apporter. »

                Pour en revenir à la boutique Maxi Livres de la rue du Gros, qu’est-ce qu’elle va devenir ? Eh bien, un magasin de jeux vidéo, bien sûr.

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  • Avec le fichu système de réservation du Rive Gauche, pas eu la possibilité d’avoir une place pour la venue de Jacques Higelin, le dix-neuf janvier deux mille sept. Le douze octobre deux mille six, je m'adressais au maire de Saint-Etienne-du-Rouvray à ce sujet. Il n’a pas jugé utile de me répondre. Voici donc, sous forme de lettre ouverte, ce que je lui écrivais : 

     

    Objet : Système de réservation du Rive Gauche.

     

    Monsieur le Maire,

                 Je viens par cette lettre regretter de n’avoir pu cette année encore (une telle déconvenue m’étant déjà arrivée l’an dernier) m’abonner au Rive Gauche pour y voir les spectacles de mon choix.

               Je ne verrai donc pas Jacques Higelin puisque je n’ai réussi à joindre téléphoniquement le théâtre que le 14 septembre (les jours précédents la ligne était volontairement hors service) et bien sûr il était trop tard.

                Le Rive Gauche est la seule salle de concerts de la région à obliger ses futurs abonnés (s’ils veulent avoir une chance de voir leurs souhaits se réaliser) à se déplacer physiquement et à les contraindre de faire une queue interminable devant le théâtre. Impossible de réserver par courrier, mail ou téléphone avant que ne s’épuise la longue file d’attente. Il s’agit là d’un avantage donné aux oisifs qui peuvent consacrer une partie de leur journée à s’approcher lentement du guichet. Première injustice.

     

                Deuxième injustice: je sais par témoignage d’un des bénéficiaires qu’un intermittent du spectacle lié au Rive Gauche a pu réserver (sans faire la queue bien sûr) pour des amis à lui 6 places pour la soirée Jacques Higelin.

                Je comprends qu’il soit impossible à une salle de capacité moyenne comme le Rive Gauche d’accueillir tous ceux qui désireraient voir Jacques Higelin mais je conteste vivement la façon dont sont sélectionnés les privilégiés. Et je souhaiterais qu’à l’avenir un autre système de réservation soit mis en place (comme au Hangar 23, au Trianon Transatlantique ou à l’Opéra de Rouen) qui mette tous les spectateurs potentiels sur un plan d’égalité et  donc de ne plus s’en tenir à l’alternative inégalitaire actuelle: piétinage ou copinage.

                Je vous prie d’agréer, monsieur le Maire, l’expression de mes salutations distinguées.

                                                    Michel Perdrial

    Copie de cette lettre à

    Monsieur le Président du Conseil Régional

    Monsieur le Président du Conseil Général

    Jacques Higelin

     

                 Seul Alain Le Vern, président de la Région Haute-Normandie, m’a répondu le six novembre deux mille six pour me signaler que la Région ne subventionne pas la venue « des artistes internationaux comme Jacques Higelin » et ajoutant :

                « S’agissant de l’organisation des spectacles, ce centre culturel relève de la commune de Saint Etienne du Rouvray ; il lui appartient donc d’en assurer la gestion. Votre intervention auprès de Monsieur le Maire est donc tout à fait opportune. »

                Oui mais Monsieur le Maire de Saint-Etienne-du-Rouvray ne répond pas au courrier qu’on lui adresse.

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  • Légère ivresse à l’arrivée au musée des Beaux-Arts, un drapeau tricolore en noir et blanc flottant au dessus de la porte d’entrée, cela dû à Bertran Berrenger et non aux effets de l’alcool, quelques Rouennais se sont plaints; Albert (tiny), maire, a tenu bon.

    Un peu de subversion donc en exposition temporaire, sous la signature conjointe Bertran Berrenger, duo de fouteurs de merde muséal, aujourd’hui l’entrée est gratuite, c’est le premier dimanche du mois.

    Un petit tour dans la pseudo salle d’attente de gare où ne sont affichés que des trains annulés ou en retard, un bonjour à la fausse immobiliste dont la sébile s’emplit de pièces, voici maintenant l’immense tableau de Jules-Alexandre Grün Un vendredi au Salon des Artistes français présenté à l’envers. Dans les salles voisines, un mur d’escalade tout à fait grimpable, un téléviseur tourné vers le mur, une série de photos d’agents du musée une lampe torche dirigée vers le visage, un siège sonore composé d’enceintes acoustiques, on y peut tenir à deux..

    A l’étage, deux vidéos musicales, joueur de guitare sans guitare et pianiste avec piano sur monte-charge, un cube suspendu composé de six tableaux de l’Ecole de Rouen, signés Charles Fréchon, Henri Vignet, Paul Mascart et Robert-Antoine Pinchon, la meilleure présentation que l’on puisse faire de ces croûtes locales, et un autre cube, posé sur le sol, fait de tableaux de classe, des craies à la disposition des visiteurs, c’est la moment de laisser un message significatif: « Vive la galette et vive le Chardonnay » accompagné d’un cœur où se nichent deux initiales.

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  • En balade avant la pluie vers le faubourg Martainville, avec en tête le souvenir de ce qu’en dit Georges Hyvernaud dans La peau et les os, le récit qu’il fit de sa captivité après la deuxième guerre mondiale.

    Retrouvé l’endroit dans le livre. Citation : « Les hôtels Renaissance, les églises du treizième siècle, je m’en fous. Mais j’ai passé des heures à flanôcher dans Martinville. Martinville, c’est un quartier de Rouen. L’un des lieux les plus désolés que je connaisse. Pour voir de la vraie pauvreté, il faut se balader à Martinville. De la belle pauvreté vraiment, bien authentique, bien grasse, bien pourrie d’alcool et de vérole. De la pauvreté pour connaisseurs. J’allais épier et renifler tout cela. Pas par amour du pittoresque : de tous les romantismes, c’est bien le romantisme de la crasse qui me paraît le plus indécent. Mais par une curiosité inquiète venue de l’enfance. La pauvreté, c’est une hantise et une menace pour les gens de ma race. »

    Georges Hyvernaud (qui ne se souvenait plus de l’orthographe de Martainville) a été professeur à l’école normale de garçons de Rouen, avant la deuxième guerre mondiale.

    De lui aussi ceci, toujours dans La peau et les os : « Beuret a une belle âme. Il croit au sens de la vie et à des choses comme ça. Il est maître d’école dans le Jura. Sa femme l’a plaqué pour un voyageur de commerce. Le sens de sa vie, c’est d’être instituteur et cocu. »

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  • Ces types de trente ans dans un café qui parlent de leur père en l’appelant papa :

    -Je ne sais pas encore quel genre de cadeau je vais offrir à papa pour son anniversaire.

    -J’espère qu’il n’y aura pas de verglas ce soir quand j’irai chez papa.

    Braves petits garçons.

    Et ce dimanche, au micro de Philippe Meyer, Bernard Pivot, soixante et onze ans (qui a fait croire pendant des années à la télévision qu’il s’intéressait à la littérature, alors qu’il ne s’excite que pour le vin et le football, je l’ai croisé un jour à la maison de la presse d’Aix-en-Provence, il y achetait L’Equipe), invité pour son livre Le dictionnaire amoureux du vin et répondant à une question par un « Maman me disait toujours… »

    Lui aussi, toujours le petit garçon à sa maman.

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  • Virée sur la côte, direction Dieppe avec détour par Pourville-sur-Mer. Pluie sur la route. Soleil et vent à l’arrivée.

    Petite escale à Pourville. Manifestement, la mer attaque la côte à coups de galets. Le bord de mer se barricade derrière des planches, il ne fait pas le poids. On sent bien le village assiégé et perdant un jour ou l’autre.

    A Dieppe, grand vent et grosses vagues, mais rien à craindre pour la ville, lointainement bâtie Un tour du port de pêche, bien calme. Déjeuner foie de lotte et sardines grillées. Petit café gourmand. Un bon bol d’air sur la plage puis glandouillage au café des Tribunaux.

    Trois observations liées à la vie locale: La casquette se porte toujours bien à Dieppe. Le chien genre caniche circule emballé dans un manchon souvent de couleur rouge. L’homme va seul acheter le pain à midi (sans doute envoyé par sa femme retenue aux fourneaux).

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  • Forcément, vite fait démontées par les services municipaux rouennais les cabanons à bimbeloteries de Noël, ce n’est pas là que pourront se réfugier les hommes sans abri, comme j’en faisais le vœu il y a deux jours. Continueront à dormir dehors, par terre, autour des ruines du Palais des Congrès.

    Enfin, à Paris, ça commence à bien bouger. Après les tentes installées par les Enfants de Don Quichotte au long du canal Saint-Martin, voici un bâtiment appartenant à une banque, un bel immeuble de mille mètres carrés avec vue sur la Bourse, occupé par les associations Droit au Logement, Jeudi noir et Macaq (Mouvement artistique et culturel d’animation de quartier) et mis à la disposition de familles de mal logés, d’étudiants sans toit et d’artistes sans atelier. Deux étages du bâtiment vont servir à l’installation par ces associations d’un ministère de la crise du logement.

    Evidemment, celui qui nous sert de président, pour qui j’ai dû voter, bien obligé, à ma grande honte, il y presque cinq ans, fait semblant de découvrir le problème et se fait fort de le régler avant son remplacement éventuel par l’ancien maire de Neuilly. Un bel exemple de politicien incapable de faire son travail sans coup de pied au cul.

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  • Concert de nouvel an, hier après-midi au Zénith par l’orchestre de l’Opéra de Rouen et ses invités: les musiciens tziganes de Kosice. Le Zénith, cette salle à dimensions inhumaines, mais il fallait bien ça pour accueillir la musique des Strauss père et fils. Et bonne idée de jouer également la Deuxième rhapsodie roumaine de Georges Enesco et d’avoir convié à la fête les musiciens tziganes roumains, cela le jour même de l’entrée dans l’Union Européenne de la Roumanie et de la Bulgarie (à propos de cette dernière, j’en connais une qui doit être bien contente).

    Le beau Danube bleu en bouquet final et, à l’appel d’Oswald Sallaberger, l’audace d’une valse aussi maladroite que bien accompagnée, tous les deux en vedette dans cette grande salle du Zénith et, ma foi, fort applaudis, l’année deux mille sept commençait bien.

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  •             Eh bien, puisque c’est le jour pour cela, faisons un vœu, sous forme de suggestion au maire de Rouen, Albert (tiny), et à sa majorité municipale, une proposition que l’opposition ne pourra que soutenir.

    Ce vœu : Que les cabanons ayant servi aux marchés de Noël devant la cathédrale et l’église Saint-Sever soient laissés en place et ouverts aux hommes sans abri désirant y passer la nuit et même la journée. Cela tant qu’on ne leur aura pas trouvé un logement correct.

    Les autorités religieuses, qui ne trouvent pas anormal que les parvis des églises soient accaparés par les marchands pendant un mois chaque année à l’époque de Noël, devraient voir cela d’un assez bon œil, non ?

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  •             Dernier marché de l’année deux mille six au Clos Saint-Marc. Peu de vendeurs installés et petite affluence, à l’heure matutinale où je m’y pointe. Je m’attarde à l’étal d’un brocanteur, vendeur d’une poignée de livres jetée sur le sol. Il discute avec une connaissance à lui.

                -Il y en a qui réussissent avec le livre, lui dit-elle.

                -Oui, mais attention, c’est pointu le livre, lui répond le professionnel.

                Elle raconte alors l’histoire d’une amie à elle qui a mis en vente un livre sur Internet, et alors ça a monté, ça a monté… Même qu’elle est allée rechercher des livres qu’elle avait donnés à une de ses amies, qui devaient partir en Roumanie, ces livres… Pour les vendre sur Internet.

                Anecdote édifiante, où se mêlent pas mal de fantasmes et un bel exemple de générosité.

                Suis rentré sans un livre, mais avec une baguette de pain « tradition ».

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